Alexander vu le jour pour la première fois dans un quartier tranquille de Londres, un jour de neige. Les flocons, en ce jour, tombaient abondamment sur la ville, la couvrant d'un beau manteau blanc. Lorsque le jeune nourrisson ouvrit enfin les yeux, il fût émerveillé par ce magnifique spectacle remplissant ses yeux d'une joie indescriptible. Ses yeux éclataient au soleil, comme deux saphirs, soudain exposés aux yeux du monde. Leur couleur, d'un bleu pâle et transparent se reflétaient avec l'immensité et la beauté du ciel. Le nourrisson, regardant le ciel ainsi, montrait sa curiosité envers ce monde nouveau qu'il attendait impatiemment de découvrir. Mais il ignorait à cet âge, que le monde avait beau lui évoquer la beauté, lui et les hommes qui le peuplaient n'étaient pas parfaits. Mais à cet âge, il ne pouvait comprendre. L'amour que lui donnèrent ses parents fût si grand qu'il eut l'illusion et ce durant les cinq premières années de sa vie que le bonheur perdurerait, qu'il serait à jamais constant, inchangeable.

Mais, on ne pouvait tout de même pas dire qu’il n’eut pas une enfance heureuse, il ne manqua de rien. Sa relation avec son frère n’était que sommaire. À cet âge là, Alexander n’aurait bien entendu pas pu avoir une véritable conversation. Il n'y avait entre eux qu'un jeu de regards et de signes. Dans leurs regards se lisaient toutefois une certaine complicité, mais elle ne pouvait pas s'exprimer pleinement. Alexander était un enfant très calme. Il passait son temps à jouer avec de simples jouets ce qui est normal pour un enfant de cet âge. Toutefois, ses parents étaient des sorciers et avaient étudié toute leur vie dans la prestigieuse école de sorcellerie Poudlard. Mais, ils avaient fait le choix de vivre comme des moldus et d'élever leur second fils à Londres, dans un environnement calme et beaucoup moins dangereux que le monde magique. Ils souhaitaient apporter leur meilleur à leur petit garçon pour qu'il puisse avoir une enfance heureuse et simple, sans dangers.

Sans dangers, du moins c'était ce qu'ils pensaient jusqu'à que le drame eut lieu. Un après-midi, les parents décidèrent d'aller voler en balai avec leur fils ainé. Ils confiaient le petit Alexander à la voisine, qui, avec gentillesse accepta de s'occuper de lui pendant leur absence. Durant leur petite promenade dans les airs, ils furent surpris par l'arrivée de quatre mangemorts qui les encerclèrent. L'un deux tua de sang froid le frère d'Alexander d'un sortilège de mort ce qui le fit valdinguer dans les airs avant qu'il ne s'écrase sur un toit. Les parents aveuglés par la rage et la tristesse que provoqua la mort de leur fils, ne parvinrent pas à terrasser leurs adversaires et furent tués à leur tour, leur corps inertes et vide d'expression rejoignant celui de leur fils. C'est un policier britannique qui fût interpelé par une habitante de l'immeuble qui, lorsqu'elle fût rentrée chez elle, découvrit les corps.

Le petit Alexander fût donc confié à un orphelinat, car il n'avait plus aucune famille proche. Lors de cette période, il ne cessait pas de pleurer et de demander ses droit chemin. Mais Alexander n'en faisait qu'à sa tête et passe son temps à s'isoler seul dans son coin et à ignorer ses petits camarades. Son attitude ne changea guère et perdura jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de sept ans. Un jour, alors que le petit garçon jouait tranquillement avec ses quelques jouets, ce qui était les seules choses qu'il lui restait de ses parents, une dame d'une quarantaine d'année, toute de blanc vêtue, vint se présenter à l'accueil, prétendant être la tante du petit garçon. En entendant son nom, il déclara qu'il n'avait jamais vue cette dame et qu'il n'en avait encore moins entendu parler. Elle semblait toutefois d'une grande gentillesse mais, malheureusement, les apparences étaient parfois trompeuses et lorsqu'elle conduisit le jeune garçon chez elle, après voir signé les papiers d'adoption, elle se révéla être au contraire d'une cruauté et d'une méchanceté sans pareille. C'était une alcoolique invétérée, doublée d'une espèce de putain de second rang qui partait pour les clubs de célibataires de samedi soir. Lorsqu'elle revenait de soirée, elle était généralement complètement ivre, usée, titubante et se défoulait sur le petit. Elle le rouait de coup, entre deux rires niais d'alcoolique. Et ce calvaire de souffre-douleur dura quatre longues et pénibles années.
Puis, lorsqu'il atteignit l'âge de 11 ans il reçu sa lettre d'admission à l'école de sorcellerie Poudlard. Sa soit disant tante, qui était aussi une sorcière, fit une drôle de tête lorsqu'elle le vit, un soir, avec ses valises devant la porte de la maison. Dans le fond elle s'en fichait, elle ne voulait plus s'en occuper. Il quitta donc enfin cet endroit maudit. À Poudlard, le choixpeau décida de l'envoyer avec dans la maison Poufsouffle ce qui lui convenait parfaitement.

Lorsqu'Alexander revint, pour ses premières vacances de première année, il apprit que sa tante avait été assassinée car elle était une née-moldue. Cela fut un grand soulagement pour Alexander, mais il ne se doutait pas de ce qui l’attendrait dans l’avenir.

La seconde année s’écoula et lors de cette année, il se lia d’amitié avec Peter, un blondinet Serdaigle d’une gentillesse inégalable. Il fût la première personne à réellement comprendre ce qui clochait dans sa tête mais, surtout la première à l’avoir approché. Visiblement, les camarades Poufsouffle d’Alexander ne s’intéressaient guère à lui et ne lui portait presque aucune attention, pour la simple est bonne raison qu’il était né comme un moldu. Il fût souvent brimé par ses camarades qui l’insultaient sans cesse de traître à son sang alors qu’il n’était pourtant pas un né-moldu. Mais ils se justifiaient par le simple fait qu’Alexander à vécu une grande partie de sa vie à la manière d’un moldu. Il fût alors à nouveau plongé dans l’isolation. C’est alors qu’arriva Peter. Celui-ci eut beaucoup de mal à engager la conversation avec Alexander, puisqu’il ne parlait pas beaucoup. Mais plus le temps passa, plus Alexander se livra à son ami qui devient la personne la plus chère à ses yeux, la personne en qui il savait qu’il pourrait toujours avoir confiance. À ses yeux, il était bien plus qu’un simple ami, il était un frère. Il le défendait même de ceux qui voulaient lui faire du mal ou le blesser. Il ne le laissait jamais tomber. Tout deux devinrent inséparables. Les années à Poudlard s’écoulèrent et les rudiments de la magie n’eurent bientôt plus de secret pour Alexander…

Il était désormais âgé de seize ans et entamait sa sixième année d’étude à Poudlard. Cette même année, il rencontra Abygail, une belle jeune fille âgée de quinze ans qui se trouvait être en cinquième année. Elle était dans la maison Poufsouffle, tout comme lui. Un jour, Alexander fût épris d’une immense tristesse et s’isola. C’est ainsi qu’il réagissait lorsqu’il ressentait une certaine mélancolie. Il repensait à ses parents et à son frère. Il aurait tant voulu les connaître davantage mais, cela était bien entendu impossible. Il s’asseyait ce jour-là sur un banc, contemplant la pluie s’écouler face à lui. Il leva les yeux au ciel, mais ce ne fût plus ses yeux d’antan remplis de bonheur qui se montraient au grand jour mais, bel et bien des yeux ruisselant de larmes. Celles-ci, en s’écoulant abondamment sur ses joues, semblaient imiter la pluie. Ses yeux furent soudain semblables à deux fleuves se jetant dans la mer. Abygail passait par là, par hasard et s’approcha de lui. Mais, elle s’immobilisa et regardait le jeune garçon. Elle ne voulait surtout pas le déranger, sans doute avait-il besoin d’être seul. La jeune fille ne savait pas pourquoi, mais elle ressentait comme un besoin d’aller lui parler. Elle était comme ça, c’était plus fort qu’elle. En fait, elle avait toujours remarqué ce garçon mais n’avait jamais compris pourquoi il était si distant des autres, ni pourquoi il s’isolait parfois sans raison. Sa curiosité n’avait cessé d’augmenter, elle se décida alors enfin.

- Pourquoi t’isoles-tu de la sorte ?, demanda-elle.

Alexander ne répondit pas tellement il était plongé dans ses pensées. Abygail décida alors de s’asseoir près de lui. Elle contempla à son tour la pluie.

- J’ai toujours adoré contempler, la pluie tu sais, même si elle me rend mélancolique. N’est-ce pas aussi le cas pour toi ?

C’est alors qu’Alexander eut enfin le courage de lui répondre.

- La pluie reflète tant de choses à mes yeux qu’il m’est impossible de le décrire mais, elle me rend bel et bien mélancolique. Et puis, j’ai toujours aimé contempler le ciel, sans réellement savoir pourquoi…

- Eh bien, il en est de même pour moi Alexander, dit-elle tout en lui souriant.

Son sourire s’effaça de son visage, car Alexander ne lui rendit pas. Il n’avait même plus le courage de sourire, même de se forcer.

- Dit moi, de quel mal souffres-tu ?, demanda Abygail.

- J’ai perdu mes parents et mon frère et je me suis retrouvé orphelin à l’âge de cinq ans, déclara-il sans aucune émotion. De plus, les Poufsouffles me haïssent parce que je suis né et que j’ai vécu une grande partie de ma vie à la manière d’un moldu. Selon eux, je suis un traître à mon sang. Ils parlent de moi comme si je faisais honte à leur maison. Je ne comprendrais jamais quel mal il peut y avoir à vivre comme un humain normal.

Un long silence s'écoula après qu'Alexander eut prononcé cette phrase. L'espace d'un instant, seul le clapotis des gouttes de pluie se fit entendre. Puis, la jeune fille empoigna la main de celui-ci pour l'enfermer dans la sienne. Ils contemplaient à nouveau la pluie. Alexander ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait soudain un tel élan de tendresse envers lui. Mais en réalité, il s'expliquait parfaitement. Abygail était née-moldu et avait, elle aussi, été longuement rejetée par certains élèves et s'était également retrouvée seule à plusieurs reprises. Alexander n’eut plus aucun mal à parler à cette fille qui était venue si soudainement à lui. Plusieurs fois, ils se retrouvaient pour parler, de tout et de rien mais leur confiance l’un en l’autre devint inébranlable. Et, lentement, Alexander retrouva le sourire, la tristesse quittant peu à peu son visage mélancolique. La moitié de l’année s’écoula et la complicité entre eux ne cessait plus d’augmenter. Leur relation se transformait en quelque chose de différent, de nouveau et la chrysalide dans laquelle était retenue leur amitié s’ouvrit pour laisser l’amour prendre le dessus sur leurs sentiments. Un jour, ils se retrouvaient au même lieu qu’à leur première rencontre. Cela n’étonna aucun d’eux, puisqu’ils avaient pris l’habitude de venir en ce lieu à chaque fois que la pluie coulait. Ils admiraient ensemble la beauté du ciel, qui soudain, s’attristait et déversait ses larmes sur le monde, ce monde qui s’assombrissait de jour en jour. Mais dans les ténèbres les plus profondes, une lumière vive fût soudain allumée, représentée par l’amour de deux êtres. Leurs lèvres se joignirent en une seule entité et de leurs joues coulaient quelques larmes. Les larmes en ce jour, n’exprimait plus la tristesse mais, le bonheur, ce sentiment qu’Alexander n’aurait sans doutes jamais cru retrouver un jour et qui fût longtemps enfouis dans les abysses de son âme…

La 7ème année d'étude débutait tranquillement pour Alexander. Mais, alors que l’année commençaient à peine, le monde magique sombra dans les ténèbres. Les mangemorts avaient renversé le ministère de la magie et ils s’en prenaient aux nés-moldus. Alexander décida de rejoindre la résistance et il partit en cavale pour échapper aux ténèbres qui menaçaient d'engloutir Poudlard et le monde de la magie tout entier...