Les rues du quartier londonien de West End étaient bondées en cette froide fin de matinée. Les passants se bousculaient encore dans rues embouteillées, les voix entremêlées de milles personnes se mélangeant aux coups de klaxon rageurs et aux vrombissements des divers moteurs. Les trottoirs étaient chargés de trop nombreuses personnes, chaudement emmitouflées dans leurs manteaux chauds, afin de se protéger du froid ambiant de l'Hiver londonien. C'était un jour de marché, les camelots et autres vendeurs à la criée exposaient leurs produits sur des étalages colorés sur presque tout le quartier, immense, le marché s'étendait en effet de Notting Hill jusqu'à la limite de Knightsbridge. C'était en somme une journée banale à Londres, plus exactement dans le quartier bohème de Notting Hill, connu pour ses maisons colorées et pour sa grande brocante annuelle. C'est ici que vit un jeune couple depuis déjà dix ans, dans ce lieu à la fois paisible et vivant. Mathias & Mary Van Alen, deux personnes d'apparences tout à fait banales. Lui, jeune français immigré à Londres par amour, tenait une entreprise de fabrication de balais et elle, écrivait simplement des livres pour jeunes enfants. Oui, pour tous ces gens, cette journée était banale, un jour de marché comme les autres, peut-être que certains trouveraient un produit incroyable, d'autres feraient une rencontre inattendue, ce qui rendrait cette journée un peu moins ordinaire quelque part, mais pour deux sorciers, c'était surement le plus beau jour de leurs vies.

En effet, à quelques kilomètres de là, l'hôpital londonien de Ste-Mangouste était en effervescence. Comme chaque jour, les bruits habituels des cris de douleur des patients, des diverses discussions des médicomages régnaient dans tout le bâtiment. Entre un patient se prenant pour un âne après avoir ingurgité une potion & un autre poussant des cris de petite fille suite à un sortilège, le calme était loin d'être présent à l'hôpital des blessures magiques ! Soudain, dans la salle d'accouchement trois du service de pédiatrie de l'hôpital, un cri de douleur se fit entendre, bientôt suivit d'un autre, et d'une série d'autres râles aigus, une femme blonde était allongée sur la table d'accouchement, son visage était crispé par la douleur, quelques gouttes de sueur perlaient le long de son front sous l'effet de l'effort.A nouveau, elle poussa un cri de douleur, serrant avec force les draps blancs. Après un dernier spasme, elle expulsa enfin le bébé, qui déjà pleurait de toutes ses forces. Épuisée, Mary laissa retomber sa tête sur l'oreiller, haletante, elle ferma les yeux quelques instants, elle voulait juste dormir .. Se reposer de toutes ces douleurs. Pourtant, les pleurs de sa petite la retinrent, elle voulait les entendre, encore et encore.

« C'est une fille, Madame ! Comment voulez vous l'appeler ?
- Samthänn .. Par Merlin qu'elle est belle !
- Voulez vous qu'on appelle mr.Van Alen ?
- Il ne pourras pas répondre .. On est en pleine Lune. »

La médicomage se mordit la lèvre, gênée. Puis elle laissa la jeune maman seule. Mary observa un instant sa fille, pensant à son époux; Par Merlin qu'il aurait aimé être là ..

Le lendemain, la petite Van Alen furent ramenées à leur future maison; Mary traversait les couloirs de la petite maison, la petite Samthänn dans les bras, accompagnée d'un homme de grande taille, Il s'agissait de Velkan, le frère de son époux. Leurs pas les emmenèrent vers une pièce plutôt grande, un berceau de bois se tenait au centre de la chambre décorée de tableaux colorés, ainsi que d'un autre cadre, plus petit, représentant des membres de la famille. Comme dans toute la maison, de nombreux objets et bibelots magiques, ramenés de pays étrangers par toute la famille depuis des générations, des tableaux vivants ornaient les murs.

« Ah voici donc la petite ! dit l'un des personnages du tableau, d'une voix trainante.
- Oui, elle se nomme Samthänn »

Mary sourit, observant la petite qui s'endormit dés qu'elle fut dans son berceau. Des pas se firent soudain entendre dans le couloir menant à la chambre, un homme entra alors, Mathis Van Alen, le père de Samthänn. Il avait l'air épuisé, son t-shirt déchiré et les profondes cernes qui marquaient son visage ne cachait rien de la nuit horrible qu'il avait vécue. Il observa sa fille, la fillette était profondément endormie; s'attardant sur les mèches blondes et le visage poupin,.s'imaginant surement déjà son avenir plein de promesses. Puis il se tourna vers son épouse.

« Elle est magnifique chérie. »

Plusieurs années étaient passées, de belles années durant lesquelles Samthänn n'avait pas changé. Certes, elle avait grandis, devenant d'une petite fille joueuse et gaie, une superbe jeune adolescente, qui bien que plus mature, avait gardé ce coté fantasque et rêveur. Depuis ce jour ou ses pouvoirs s'étaient manifestés pour la première fois, l'entourage de Samthänn avait été bien des fois le témoins de sortilèges incontrôlés de la toute jeune sorcière. A aujourd'hui huit ans, elle était à l'école du quartier, dans la rue en face de sa maison. Ce jour était assez spécial, la petite, euphorique, rentrait d'un voyage scolaire en Écosse, elle avait hâte de raconter ça à ses parents ! Dés que le bus les laissa devant l'école, Samthänn se dirigea vers sa maison, Elle avait tant de choses à raconter !

« Papa, Maman ! je suis... Oh ! »

Le salon de la maison était complètement Sens dessus dessous, la table basse était cassée, les rideaux déchirés et de nombreux bibelots s'entassaient sur le sol. On aurait dit qu'un immense lion ou tout autre animal sauvage avait tout saccagé. Pas un lion; Un loup. Mary était penchée sur le sol, nettoyant des bouts de verres, ses mains tremblaient. Soudain elle leva la tête, s'apercevant enfin de la présence de sa fille.

« Oh ma chérie tu es là !
- Il s'est passé quoi ? demanda Samthänn.
- Oh rien !
- Il est ou papa ?
- Couché, il a eu .. une nuit agitée disons »

Un peu plus tard, la jeune Samthänn était couchée sur le lit, pensive, les rideaux tirés pouvaient presque laisser croire qu’elle dormait, pourtant, ses yeux, perdus dans le vague, fixaient les poutres de bois écaillé au plafond sans les voir. Elle n’entendait rien, ni le moustique qui virevoletait dans la pièce, ni le vrombissement des voitures dans la rue. Soudain un cri retentit en bas, la petite fronça les sourcils, intriguée. Lorsqu'un autre éclat de voix retenti, Samthänn se leva, puis s'approcha de l'escalier sur la pointe des pieds.

« Mathias tu es ridicule, tu n'as pas à partir !
- Je suis bien trop dangereux Mary, regarde ce qui s'est passé cette nuit ! J'aurais pu te tuer ! Je .. Je ne pourrais jamais me le pardonner si je fais du mal à Samthänn ou à toi ! Je ne peux pas rester, c'est trop dangereux !
- NOOOOOOOOOON ! »

Samthänn se précipita dans les bras de son père, elle n'avait pas tout compris, certains mots étaient bien trop compliqués pour une petite fille de son âge, néanmoins, elle se rendait compte que son père voulait partir. La gamine se jeta sur les genoux de son père, martelant son torse musclé de petits coups de points inutiles.

« Pars pas papa ! s'exclama elle entre deux sanglots.
- Je .. Il lança un regard vers son épouse. Ne t'en fait pas ma puce, je reste avec toi. »

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Un rire cristallin se fit entendre dans toute la pièce, un de ces rires francs & incontrôlés, exprimant a lui seul tout le bonheur du monde du monde. Les visages des élèves présents se tournèrent vers la source de cet éclat de rire qui avait brisé le silence sérieux de la bibliothèque.

« Mademoiselle Van Alen Voulez-vous bien vous taire, vous êtes à la bibliothèque ! Cela fait la deuxième fois que je vous reprends, la prochaine fois vous sortez ! »

Samthänn se tourna vers la bibliothécaire, l'air penaud malgré ses lèvres tremblotantes, indiquant l'éclat de rire qu'elle refoulait. L'adolescente murmura un bref pardon à la vielle femme puis respira un bon coup, calmant les éclats de rires qui lui venaient. De longues mèches blondes recouvrèrent son visage fin & angélique lorsque qu'elle tourna à nouveau son regard vers son ami, d'un geste nonchalant de la tête, elle remit les mèches à leurs places, dégageant ses yeux bleus. Dans ses mains, elle tenait un roman, histoire d'un sorcier au temps du Moyen Age. En face d'elle, un jeune homme brun l'observait en souriant, retenant également un éclat de rire. Les deux amis, comme souvent, venait passer une heure de libre à la bibliothèque, pour se protéger du froid mordant de décembre. Alors que l'autre lisait, plongeant une fois de plus dans l'univers fantastique d'un célèbre romancier sorcier, l'autre révisait, puis elles avaient eu un fou rire, et un autre, partant de rien. Proches, les deux adolescents ne cessait jamais de s'esclaffer sur ce qu'eux seuls pouvaient comprendre. Nathanaël était un des amis les plus proches de la jeune Samthänn. Ainsi, les trois dernières années à l'école de sorcellerie s'étaient passées le plus merveilleusement du monde, évidemment, il y a eu des hauts & des bas, des moments de rires, de larmes, d'amitié & d'amour. Trois années qui s'étaient écoulées vie. Trop vite. Avec le recul, elle se disait qu'elle ne les avait pas vues passer. Elle aimait ces années à Poudlard,elles lui permettaient d'échapper à son quotidien. Bien qu'elle n'étais pas malheureuse, elle ne manquait de rien .. ou presque, en effet, depuis qu'il s'était transformé chez lui, Mathias s'était éloigné, bien sur, il n'était pas partit, comme il l'avait promis, mais il n'avait plus eu de geste d'affection envers sa fille, de peur de la blesser. Soudain, la voix de son ami la tira de ses pensées.

« Et bien Sam, ce n'est pas très sérieux tout ça, tu es dans une bibliothèque voyons ! Et puis après, c'est toi la Serdaigle ! Geeenre !chuchota Nathanaël
- C'est toi qui me fait rire et après c'est moi qui me fait engueuler, c'est injuste !
- En même temps, si tu riais moins fort .. »

Samthänn pris un air faussement indigné et frappa gentiment son ami avec son livre avant de se remettre dans sa lecture, sous le rire discret de Nathanaël. Celle-ci observa un moment son ami avant de se remettre également dans son devoir de potion, donné la veille par leur professeur, portant sur la potion Polynectar. Plusieurs minutes passèrent sans que le moindre mot ne soit prononcé, on n’entendait plus que le grattement des plumes & les murmures de quelques élèves. Samthänn leva un instant ses yeux bleus vers son ami qui ne leva pas les yeux, il fixait son devoir, les sourcils froncés, son visage exprimait une intense concentration. Les jeune gens avaient treize ans et des tonnes de souvenirs; Le jeune homme & elle se connaissait depuis leur première année, dès le premier jour, ils s’étaient retrouvés à côté avant la cérémonie de répartition. Ensemble, ils avaient attendu que le choixpeau ne désigne leurs maisons, dans un mélange de stress & d’euphorie, d’impatience & appréhension. Les deux gamins avaient alors parlé tous les deux des maisons où ils espéraient aller. Sujet de discussion certes classique des futurs répartis, mais qui leur avait déjà permis de nombreux fous-rires, tellement qu’un professeur les avait disputés pour leur manque de discrétion. depuis, ils n’avaient pas cessé de se revoir, ils passaient souvent leurs cours en commun à côté, leur temps libre ensemble à flâner dans les couloirs ou dans le parc. Aujourd’hui, tout deux avaient des milliers de souvenirs derrière eux, des bons comme des mauvais. Soudain, les pas de la bibliothécaire se firent entendre, celle-ci s'approcha des adolescents.

« Mademoiselle Van Alen, on viens de recevoir un message de votre oncle. Votre mère .. Un accident de voiture .. Elle .. »

La pluie tombait, Samthänn était seule devant la tombe, vêtue d'une robe noire moldue, ses yeux rouges & enflés fixaient la tombe. Elle était seule, cela faisait une heure que l'enterrement était finit, mais elle était là, encore. Son père n'était pas là, encore. Samthänn ignorait tout de la lycantropie de son père, elle savait juste que, souvent, il partait, parfois pendant des jours. Soudain, elle sentit une main se poser sur son épaule. Velkan,son oncle.

« Rentrons, Sam .. »

Samthänn acquiesça, elle ne l'avait même pas entendu approcher, à vrai dire, elle ne sentait rien, ni ses vêtements trempés qui collaient à sa peau, ni le goût amer & salé des larmes dans sa bouche. Doucement, elle détourna le regarde la tombe puis suivit son oncle. Quelques heures plus tard, elle était chez elle, allongée sur le canapé, les yeux dans le vague. Soudain, le bruit des clés dans la serrure se fit entendre.Son père entra, l'air épuisé. Il lança un regard inquiet à sa fille. Dans ses yeux à elle, une rancœur, immense & une lueur d'infime tristesse. Elle lui en voulait, énormément.

« Je suis désolé tu entends, désolé ! Il esquissa un geste maladroit pour la prendre dans ses bras.
- Désolé ! C'est tout ce que tu trouve à me dire ! Désolé ! Alors que depuis trois jours j'ai quitté Poudlard, J'étais seule ! Aux obsèques j'étais SEULE ! Dis moi ! Dis moi ce qui te rend absent si souvent ! Donne moi une raison putain ! »

Sans un mot, les mains tremblantes. Mathias ôta sa chemise, ses doigts semblant vouloir s'attarder un peu plus à chaque bouton. Il laissa voir son torse musclé, parsemé de larges cicatrices. Il tremblait de tout son corps. Puis il leva les yeux vers sa fille. Son regard était empli de douleur & de regrets.

« Je suis un loup-garou, Samthänn .. »

La jeune femme émit un hoquet de surprise. Puis doucement, s'approcha, sentant son cœur s'accélérer à chaque pas. Puis elle effleura le relief des balafres du bout de ses doigts tremblants. Enfin, elle lui adressa un léger sourire, pas de joie, juste de la compréhension & du pardon. Une douceur pleine de pudeur & d'amour silencieux, malgré cette lueur de rancœur, toujours présente.

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Un peu plus de trois ans étaient passés; Peu à peu, la jeune Serdaigle avait fait le deuil de sa mère; les larmes avaient beaucoup coulées, mais elle s'était accrochée, à ses amis, qui l'avaient soutenue.A maintenant seize ans, Samthänn avait grandi & murit, même avec son père, ses rapports avaient changés, en effet, Le père et la fille, maintenant seuls s'étaient rapprochés et la jeune femme avait appris à vivre au gré des absences de son père, tout comme sa mère avant elle. Elle avait fait son deuil, oui, mais une telle perte laisse forcément des traces.Elle avait repris goût à la vie, Elle avait réapprit à sourire et à aimer. Énormément de choses avaient changées en trois ans & des poussières; Lord Voldemort était de retour, il ne se passait pas un jour sans que la gazette ne relate un assassinat ou une arrestation; Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Samthänn en repensant à ses premières années, lorsque Poudlard était encore un lieu de paix et de sécurité, ou la seule peur qui préoccupaient les élèves étaient celle de rater ses examens. Pour tout le monde, ce calme continuerait, car cela ne pouvait être autrement, et pourtant. C'était avant, avant tous ses évènements, avant la mort de Cédric Diggory, deux ans auparant, avant que les aurors ne patrouillent dans les moindres recoins de l'école .. Avant .. Heureusement, pour le moment, Samthänn était en vacances, profitant d'un repos bien mérité au milieu de sa sixième année.

Ce soir là, Mathias était là, il avait gouté à une potion achetée dans un pub à un sorcier voilé. Le philtre était censé guérir le sorcier. Ainsi, il avait préparé un bon diner avec sa fille & son frère. Tout semblait aller bien, Les deux frères riaient en se rappelant leurs anecdotes d'enfances, même Samthänn, qui ne montrait pas facilement ses émotions, riait de bon cœur en imaginant son oncle coincé sur un arbre en voulant échapper à un scrout à pétard, ou bien son père en train de sécher les cours de McGonagall ! Soudain, Mathias se stoppa en plein éclat de rire, tout à coup livide, il se leva et sentit son corps se tordre. Un cri de douleur étrangement lupin s'échappa de ses lèvres livides. Mathias se courba avant de se redresser avec un autre cri de douleur. Peu à peu, son corps se recouvrait d'une épaisse fourrure sombre tandis que ses ongles devenaient griffes. Il se cabra à nouveau tandis que son visage s'allongeait pour donner une face canine. Mathias eu un dernier regard suppliant vers sa fille.

« FUUUUUUIS SÄMTHA .. AAAAAARGH »

Il poussa un dernier râle avant que la bête ne prit le dessus. De toutes ses forces, il lui intimait de fuir, avant de pousser un cri qui n'avait plus rien d'humain, un cri de loup. Samthänn était comme paralysée. La peur la clouait au sol. Cette bête ne pouvait être son père. Non. Un instant elle vit dans le regard de son père une lueur suppliante pleine de tendresse, de douceur, d'amour. L'instant d'après ce n'était que la soif de sang. Il s'approcha de la jeune fille, son regard brillait d'excitation. Il semblait jouir intérieurement à l'idée de se délecter de sa chair alors qu'un filet de bave s'échappait de sa gueule. Soudain, un grand lion se plaça entre lui et la jeune fille en rugissant. « Velkan est un animagus ! C'est vrai ! » Pensa adolescente, apeurée. Les deux animaux se battaient, Samthänn, elle, ne savait plus quoi faire, paralysée, son coeur battait à tout rompre alors qu'un cri mourut dans sa bouche, trop sèche pour parler. Le loup-garou poussa violemment le lion sur le coté, et se jeta sur la jeune femme, lui déchirant le bras de ses griffes venimeuses. Le lion se jeta sur lui, le poussant loin de Samthänn, puis il se tourna rapidement vers elle, lui intimant d'un grognement de partir, puis il attrapa son frère par la nuque et l'éloigna de la jeune femme. Samthänn partit en courant, traversant le pâte de maisons qui la séparait de l'habitation de son oncle en quelques minutes qui lui parurent une éternité. L'appartement de son oncle était petit mais confortable. Elle se laissa tomber sur le canapé, trop bouleversée pour pleurer. Les images de la transformation se mêlaient à celles du dernier regard de son père. La douleur de sa blessure ne semblait pas l'atteindre tant l'accident la hantait. Un bruit. Samthänn sursauta, son oncle était là. Il semblait en bonne santé malgré de nombreuses griffures. Il s'assit sur le le canapé et posa sa main sur l'épaule de la jeune fille. Samthänn appuya sa tête sur l'épaule de son oncle, bouleversée. Il regarda la blessure puis serra sa nièce contre lui, comprenant quel terrible destin elle aurait à subir.

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Un peu plus de huit mois étaient passés. Huit mois difficiles, huit transformations. A Poudlard, le directeur lui avait réservé la cabane hurlante, comme il l'avait fait des années auparavant. La première fut la plus difficile, Samthänn frissonna en repensant à ce souvenir, elle pouvait presque sentir à nouveau son corps se tordre, s'allonger, elle ré-entendait presque ses hurlements lupins, ses cris de douleur. Elle avait changé de façon bien étrange, à la fois, elle restait la même, douce et gentille, à la fois elle ne l'était plus, devenue farouche, elle s'est crée une carapace pour ne plus souffrir. Comme si quelque chose avait été brisé en elle, un ange touché en plein vol, qui ne cessait de chuter sans jamais atteindre le sol. Elle s'était éloignée de certains amis, quand à son père, il était partit, la laissant seule au moment ou elle avait besoin de lui.