EVANS

LULLABY ALEXANDRA

17 BALAIS

SERPENTARD

Pour moi cela se passa progressivement, pleins de petits indices qui me mettaient sur la voie. Les notes difficiles d'une partition remplacée par d'autres plus faciles, le jus de citrouille qui se change en Bierraubeurre... Mais comme dans toute les familles sorcières ont attendaient la manifestation de magie "officielle". C'est à dire un truc assez visible pour qu'ils vous serrent dans vos bras en pleurant. Bref la mienne est survenue suite à un caprice de gamine.
La partition était posée en face de moi à parfaite distance entre les deux bouts du piano. Ces petits détails étaient peut être sans intérêt mais j'étais assez méticuleuse à dix ans trois quart. Je caressais les touches d'ivoires en m'asseyant sur le petit banc rembourré qui faisait face à l'instrument. Mon père voulait absolument que je m'entraine deux heures tout les jours, il disait que le piano ça apprenait la discipline, maman elle pensait que ça développerait mon sens artistique. J'entendis des bruits de pas dans le couloir, si père me trouvait à rêvasser au lieu de jouer ça allé être encore ma fête. Je me mis rapidement à jouer les premières notes distraitement, mais ce morceau était une nouveauté pour moi et j'eus un raté à la quatrième note. Je sentais son regard rivé dans mon dos aussi je me remis à jouer. Un son affreux sortit de l'instrument à la quatrième note, c'était un accord particulièrement complexe. Je n'arrivais à rien. J'entendis mon père commencer à me réprimander. Les joues rougies par la honte je réessayait encore et encore. Son ton montait "Tu es une incapable ! Qu'ai-je fais pour qu'ont me donne ça pour fille [...]". J'aurais voulu me lever pour lui hurler dessus mais je savais que ça serait pire, bien pire. Au lieu de ça je me concentrait sur l'eau contenu dans le vase posé sur le piano. Mon regard brulant de rage transperça le verre délicat du vase qui explosa en mil morceau. Chaque goutte d'eau se transforma en flamme et bientôt la moitié de la pièce se retrouva encerclée par les flammes. J'étais bien trop hébétée pour penser à courir. Je restai interdite devant ce que je venais de faire. Parce que c'était bien moi qui avait fait ça. La fierté me transperça comme un millier de poignards. J'étais une vrai sorcière.

Je reçu l'année qui suivit ma lettre de Poudlard. C'est tout naturellement que je fut admise à Serpentard je pensais que maintenant que j'étais à l'école tout irais bien. Je me trompais.
Car il y avait le seigneur noir.
Et pour finir une guerre.
Je n'ai rien vu venir.

Décrire mon caractère ? Vous n'avez surement pas envie de le savoir. Mais pour les rares intéressés je vais faire un petit effort. Profitez ça n'arrivera pas souvent.
On me trouve souvent stupide *j'ai aussi le grand privilège d'être blonde donc ça n'arrange pas forcément les choses* mais ils se trompent tous. Je suis intelligente c'est juste que je ne prend pas la peine de le montrer aux autres.
J'ai aussi hérité du défaut universel de l'humanité : la curiosité. Comment résister à cette pulsion primitive qui vous pousse à vous intéressez à ce qui le plus souvent ne vous regarde pas. Et puis le meilleur moyen de résister à la tentation et d'y céder ? Alors je suis la plus grande des pècheresse. Je ne supporte pas ne pas savoir, c'est comme respirer. Ça m'amène évidement à me fourrer dans un tas d'ennuis mais je préfère dire que je vis ma jeunesse à fond.
Rusée, je le suis de nature. Ça doit être un pack "spécial Serpentard" qu'on vous livre à la naissance. Je ne peux pas l'expliquer, les idées me viennent comme ça tout naturellement. Et leurs applications est presque toujours couronnés de succès.
Le narcissisme est venu un peu plus tard, légué par mon entourage. On m'a appris à ne pas douter de moi, à avoir confiance en mon esprit de pure Serpentard. Facile à dire mais difficile à faire. J'ai toujours des hésitations, je tente de résoudre cela.
J'ai appris tout récemment l'art subtil du sarcasme, la guerre, mon père et un peu de tout ce qui va avec m'a amené à l'ironie et quand l'envie irrésistible de sortir quelque chose de pessimiste je ne me retient pas.
Malgré cela je reste une adolescente sorcière qui grandit en temps de guerre. Et je ne peux ignorer la peur qui est une part non négligeable de qui je suis. Glaçante elle m'étreint quand je ferme les yeux, quand je sors du château. Je suis une sang pur, mais je sais que je ne serais jamais en sécurité dans ce nouveau monde que j'ai pourtant adoré autrefois. Les choses changent...dans un sens ou dans l'autre il me faudra choisir.