WHO I AM. ME AND… MAGIC.

« Bonjour, ou bonsoir, selon l’heure… Je m’appelle Duncan, Duncan Kenneth Willworths. Je suis né il y a maintenant vingt deux ans, à Londres, de deux parents sorciers ( sang-purs ), tout ce qu’on pourrait considérer de plus normal. Ma naissance n’a vraiment rien d’extraordinaire, mis à part que mes parents n’ont pas eu d’autres enfants : je suis fils unique. Je n’ai pas eu une enfance extrêmement difficile, mais elle n’a pas été facile non plus. Nous vivions dans une grande villa, à l’intérieur même de la capitale anglaise : tout est possible quand la magie est le cœur de votre vie… Mais mes parents étaient très attachés à ces histoires de sang, et maudissaient les moldus, les sang-mêlés, et encore plus les sang-de-bourbe. Elevé dans cette atmosphère de haine envers ceux qui m’étaient différents, j’ai en plus été gâté, comme s’ils essayaient de compenser leur absence par des cadeaux, comme s’ils essayaient de cacher leur dévotion pour Vous-savez-qui.


Et ça a marché pendant un moment. Je ne côtoyais aucun moldu, ou plutôt, personne qui ne pouvait m’égaler au niveau du sang. Je me sentais supérieur ( je ne dis pas que ce sentiment est totalement parti bien sûr ), et sortir de mon monde, celui des sang-purs, était toujours très désagréable. Je ne m’éterniserai pas sur la première fois que j’ai utilisé la magie, instinctivement. C’était une journée plus qu’agaçante, ce genre de journée où on vous vire de chez vous, parce-que personne, même vous, n’est autorisé à y rester, à part vos parents et leurs invités. C’était une journée qui vous obligeait à rester à l’extérieur avec les moldus, cette population si innocente qui se refusait à croire en la magie. Un peu trop de monde, quelques mots désagréables, et la colère d’un enfant de dix ans éclatait. Dix ans, et j’utilisais pour la première fois la magie, en public. J’ai fui. Je suis rentré chez moi. Il n’y avait déjà plus d’invités. Comment avaient-ils su mon retour prématuré ? Je ne savais pas, mais mon esprit était bien trop occupé : j’avais utilisé la magie. »

I AM THE WINNER, YEAH.

« On a acheté ma baguette, on a acheté ma baguette ! Enfin, d’abord : j’ai reçu ma lettre ! Je vais à Poudlard ! Je ne pensais pas que je serais aussi heureux d’aller enfin dans un collège de sorcellerie. Bon, je serais un peu mélangé aux autres, sang-mêlés ou sang-de-bourbes, mais qu’importe. Actuellement, je n’avais que deux désirs : manier ma baguette, et aller dans cette maison où tous mes ancêtres étaient allés, c’est à dire Serpentard, la maison qui me correspondait le plus. Le choixpeau ne pouvait pas m’envoyer ailleurs, c’était impossible.

« Duncan Willworths ! »

Je sortais de la foule d’élèves qui allait entrer en première année, et m’avançais fièrement avec un grand sourire, sachant d’avance dans quelle maison j’allais être envoyé. J’espérais, tout du moins. Je m’asseyais sur le tabouret, cachant ma petite peur, ma petite incertitude, mais gardant la tête haute, comme si je ne doutais de rien. Le choixpeau émit un mouvement, comme s’il… riait ? Quoi qu’il en soit, il ne réfléchit pas longtemps : j’allais à Serpentard. J’ALLAIS A SERPENTARD. Je sautais de joie, et allais m’asseoir à la table, près de mes autres camarades qui m’attendaient. De nature solitaire, je leur adressais juste un signe de main, accompagné d’un petit « enchanté », mais rien de plus. Ils avaient entendu mon prénom quand on m’avait appelé. C’était à eux de se présenter, ce qu’ils firent plus tard dans la salle commune. »

Ma première année se passa merveilleusement bien. J’étais parfaitement intégré, et même si j’avais tendance à être solitaire, cela passait plutôt bien. J’étais le garçon solitaire, qui ne se laissait pas trop faire, et qui était en plus ‘choupinet’ ( avant de devenir beau, si vous voyez ce que je veux dire^^). Et même en cours, ça se passait plutôt bien. Mon professeur de sortilèges était le directeur de ma maison, et j’étais vraiment doué dans cette matière. Que demander de mieux, pour une première année ?

JUST A DREAM. JUST A MEMORY.

« Année d’examens, c’est à dire dernière année à Poudlard. Certains considéraient ça comme une libération, d’autres comme un drame. Personnellement, je n’avais pas d’avis. La vie suivait juste son cours, et nous devions vivre d’autres aventures. La seule chose qui me chagrinait était de ne plus pouvoir revoir ceux auxquels je tiens aussi souvent, de ne plus les avoir à côté en cours pour faire quelques bêtises, de ne plus les avoir avec soi dans le dortoir pour parfois faire des nuits blanches, ou même plus simple : ne plus les voir dans les couloirs. Comme Eden, par exemple. Elle était à Poufsouffle, et malgré tous les reproches qu’on me faisait, je ne pouvais m’empêcher de la saluer, de rester avec elle. Elle était vraiment sympathique, et même si elle n’était pas à Serdaigle, elle était plutôt douée, et m’aidait dans les autres matières que les sortilèges, comme par exemple en métamorphose ( sa matière forte, et ma matière faible… ). Vous l’aurez deviné : elle était nulle dans la matière où j’excellais. Nous nous entre-aidions, surtout en cette dernière ligne droite. Nous nous voyions de plus en plus souvent, au déplaisir de mes camarades de maison.


« Eh Willworths, qu’est-ce qui t’arrives !?! Tu t’es laissé avoir par la sang-de-bourbe ?! *parce-qu’en plus, oui, elle était sang-de-bourbe* Reviens à la raison, elle se fout de toi. J’suis sûr qu’ils disent que t’es faible, pour un serpentard, dans ton dos. »


A chaque fois que j’entendais ce genre de choses, je me remettais en question, mais à chaque fois, je restais avec Eden. J’veux dire… Elle me donnait la chance de très bien réussir mes examens, je n’allais pas passer à côté, ils étaient fous ! Quoi qu’il en soit, un jour, alors que je sortais de cours, je la rencontrais dans le couloir. Elle était avec une de ses amies que je n’avais jamais vu auparavant ( je n’ai vu aucun de ses camarades avant, en réalité ), et m’accorda un large sourire, venant à ma rencontrer avec…


« Bonjour Duncan. Je te présente Ambre. Une bonne amie à moi. Tu permettes qu’elle vienne réviser avec nous ? »

« Euh… Oui… Bien… Bien sûr. Ravi de… Faire ta connaissance. »


J’étais quelque peu embarrassé : je venais d’accepter la pire chose de ma vie. J’avais accepté de travailler avec une poufsouffle et une serdaigle. Déjà que passer une heure avec Eden était un crime contre ma maison, mais alors être en plus avec Ambre était une catastrophe. Je respirais doucement, et leur souriais tout en étant un peu crispé : elles passèrent devant, pour rejoindre une salle de classe non occupée.


[…]


« Tu rigoles ou quoi ! C’est pas ça du tout ! Non non non, je ne suis PAS-DU-TOUT d’accord ! Je comprends pourquoi tu as été envoyé à serpentard ! »

Je lâchais un soupir qui se moquait gentiment de ce qu’elle venait de dire, et regardais mon parchemin pour voir ce qu’elle corrigeait. Elle ne pouvait pas me corriger en métamorphose, c’était Eden qui le faisait normalement… Mais celle-ci avait comme l’air… Ailleurs. Elle nous regardait, le regard vide. Je fis un mouvement de la main devant ses yeux, la sortant de ses pensées, et me reconcentrant sur les paroles d’Ambre. Nous nous relancions à nouveau dans des débats à durée indéterminée, laissant encore Eden de côté. Puis sans prévenir, elle se leva, déposa son livre sur la table d’un geste sec, et sortit de la salle. Je me retournais, sans comprendre ce qui venait de se passer, et m’excusait auprès d’Ambre, qui m’observa de la porte m’approcher d’Eden, assise sur un des bancs en pierre. Je me posais à côté d’elle, et ne dis pas un mot, me contentant de la regarder, essayant de comprendre ce qui n’allait pas. Elle se décida enfin à parler.

« Tu le fais exprès, hein ? »

« Pardon ? »

« Joue pas à ce jeu avec moi, Duncan, tu sais très bien de quoi je parle. »

Je fronçais les sourcils, de manière interrogative. Je ne voyais pas vraiment où elle voulait en venir. Elle tourna son visage vers moi. Une larme perlait au coin de son œil, ce qui me donna comme un coup au cœur. Je tentais de passer ma main, mais elle me repoussa, et continua à observer le vide. Je commençais à comprendre. Je m’approchais d’elle, soupirant un peu, sans faire attention à ceux qui nous entourait. Je la regardais avec un petit sourire amusé :

« T’as vraiment cru que je préférais Ambre ? T’as pas remarqué qu’elle s’incrustais un peu de force sur ma copie ? »

Elle rit légèrement, avant que je ne relève son visage en soutenant son menton. Elle me sourit, enfin, et je déposais un petit baiser sur son front, oubliant un peu le fait que nous étions dans l’enceinte de Poudlard. Je lui souriais à mon tour, dans la limite du possible ( xD ), et eus envie de faire quelque chose qui me serait impardonnable. Mais l’envie était là, trop forte. Je m’approchais d’elle, ma respiration était devenue irrégulière. Je m’approchais encore, et commis la plus grosse erreur de ma vie. Je vous laisse deviner. Mais, je ne pouvais me détacher, j’étais avec elle, et ce geste était plus fort que moi, je ne me contrôlais plus, c’était lui qui me contrôlait. Ne voulant plus me battre contre moi-même, je me laissais aller, tout entier. Tout ce qui était alors presque inexistant en moi ressortit d’un coup, que ce soit l’honnêteté, ou l’affection, même. Je serrais sa main, de plus en plus fort chaque seconde, l’approchant près de moi. L’ardeur de ce baiser me poussait à la garder plus longtemps, et elle ne bougeait pas. Nous nous abandonnions totalement. Nous ne faisions qu’un. Juste Eden, et moi. »

J’ouvrais les yeux, d’un coup. Je regardais rapidement autour de moi. Je n'étais pas sur le banc en pierre, mais dans ce fauteuil, dans un bureau, et non un dortoir. Il me fallu plusieurs secondes pour reprendre mes esprits. J'avais encore rêvé d'elle, d'Eden Weston. Elle hantait encore mes rêves, cinq ans après.
C'était un de mes plus beaux souvenir, mais il avait été tâché. Nous avions été vu par un serpentard, partisan de Vous-Savez-Qui, connaissant l’activité de mes parents, qui était allé raconter tout ce qui s'était passé à mon père. Le lendemain de cet événement, on l'avait retrouvée morte. Je n'avais jamais pu profiter de ce qu'elle était, de ce que nous étions devenus. Je ne me suis pas privé de me venger de ce garçon qui nous avait dénoncé. Toute la rage qui me nourrit aujourd'hui vient de là. J'avais perdu mon premier amour, et environ cinq ans plus tard, je pensais toujours à Elle.

TRAVEL FOR A BEST RETURN.

Cet événement a un peu changé ma façon de vivre. Après avoir brillamment passé mes examens, sûrement grâce à Eden, et m’être débarrassé de celui qui avait nous avait dénoncé, j’ai décidé de partir, loin. D’oublier les conflits serpentards-autresmaisons, tout ça, un moment, et me concentrer sur moi, passer à autre chose, me donner du temps. J’ai voyagé un peu partout, d’abord en Europe, à proximité, et m’éloignant de plus en plus, pour visiter les Etats-Unis, puis un peu l’Asie. Ces voyages ont été enrichissants pour ma personnes. Si j’étais resté à Londres… Je pense que j’aurais suivi la voie de mes parents, malgré le fait qu’ils l’aient tuée. Alors que là, je sais que j’ai réellement changé. Ma manière de considérer les moldus, et les autres sorciers qui n’étaient pas des sang-purs a évoluée, devenant plus positive, je suis devenu plus ouvert d’esprit, même si un sentiment de supériorité persiste. Vous m’excusez… Mais j’ai l’impression d’avoir un nom à particule parmi des gens aux noms de familles… simples, en quelque sorte.

Quoi qu’il en soit, j’ai fini par rentrer à Londres, m’informant de tout ce qui se passait, avec une légère horreur cachée. Deux jours seulement après mon retour, j’ai reçu une lettre de Poudlard, qui me rappela mon premier courrier du collège, m’informant que je devais me présenter à la rentrée. Mais cette fois-ci, on me demandait de venir prendre le poste de professeur de sortilèges, malgré mon jeune âge, car ils ne pouvaient en trouver un qui rentrait dans les caractéristiques voulues. J’étais un sang pur doué en sortilèges. Je rentrais dans les caractéristiques voulues. J’ai posé la lettre sur la table, fait ma valise, et je suis parti à Poudlard, prêt à commencer une vie de… Prof’. ( mais quelle vie de m*rde )

J’ai été très ben accueilli par mon ancienne maison, qui a vite accepté mon jeune âge : facile. En réalité, ils ne posent pas vraiment beaucoup de rébellion, normal ces temps ci, je dirais. La moindre faute pouvait les emmener à la torture, et tout ce que je pouvais faire, c’était regarder cela arriver, en faisant semblant d’accepter tout ceci… Où était passé le bon temps de Poudlard ? Tout avait vraiment changé en cinq ans ? Apparemment, je n’étais pas le seul à avoir évolué. J’essayais d’en sauver quelques un, les collant pour éviter qu’ils ne subissent quelque mal. En particulier une… Autumn. Elle était à Gryffondor, mais je ne sais pas, je ressentais ce besoin de lui éviter toute sorte de torture, de punition plus dure que la colle. J’ai commencé à être intéressé par elle, quand elle a commencé à me défier, me prenant un partisan du seigneur des ténèbres. Je m’en amusais au début, mais ce jeu devient réellement lassant, et je fatigue de jouer avec elle. J’aimerais qu’elle sache que je ne suis pas celui qu’elle croit, que je suis neutre dans cette bataille, que… Que je ne suis pas avec Vous-Savez-Qui, mais cette image me donne protection à Poudlard, en quelque sorte. Personne ne doit savoir la vérité, elle doit rester ambiguë… Mais quoi que je dise, l’envie qu’elle sache est là, j’ai le besoin qu’elle sache tout sur moi, j’ai l’impression que nous sommes… Je ne sais pas. Je sais qu’elle ne me fera pas de mal, même si elle me prend pour son ennemi. J’ai le sentiment… Que je peux lui faire confiance. Elle m’est comme nécessaire, dans cet affront sans merci.

POST SCRIPTUM.